PROJET CRÈCHE : Y a-t-il un lapin ou un loup ?

     À l’instar du spectacle de fin d’année offert aux enfants de la commune, notre majorité municipale depuis un certain temps s’illustre à la magie pour donner l’illusion d’une action réussie quand celle-ci s’englue dans les contradictions et les non-sens. Le projet de crèche représente l’un de ses derniers tours, avec une triple illusion à la clef.

1- L’illusion d’un projet

Le besoin d’une nouvelle structure d’accueil collectif dédié à la petite enfance est indispensable pour notre commune. Nous en sommes bien conscients et réclamons une telle structure depuis plus de dix ans. La réalité du besoin n’autorise cependant pas à faire n’importe quoi n’importe comment. Alors que Bois-le-Roi, dans un espace contraint, souffre de nombreux besoins d’infrastructures, la politique actuelle, réalisée au jour le jour et de manière incohérente, conduit à un éparpillement de constructions nouvelles. Une médiathèque par ici, un cabinet médical par-là, des logements sociaux on ne sait où, et finalement une crèche rue des Sesçois. Les contraintes d’espaces et le souci de préserver notre environnement doivent nous imposer de travailler d’une part sur l’existant (réhabilitation et préemption), et d’autre part sur la mutualisation des espaces pour créer de la multifonctionnalité d’usages. Ceci nécessite de se projeter, d’anticiper ; bref, de réfléchir … et de programmer.

2- L’illusion d’une concertation

Pour que le lapin n’apparaisse pas uniquement sorti du chapeau et afin de prendre le public à témoin, ce dernier est appelé à monter sur scène. C’est ainsi qu’il est rappelé que ce projet de crèche a été présenté en commission petite enfance et au groupe de travail « Développement durable ». Mais, il n’est pas rappelé que ces instances n’ont aucun pouvoir décisionnel ! Comme souvent, notre municipalité confond concertation et information. Des projets extrêmement flous et/ou quasi ficelés (c'est selon) sont présentés, et les différents intervenants ne sont entendus que si leurs remarques vont dans le sens de ce que souhaite la majorité. Notre groupe, comme les associations environnementales de la commune ont d’ailleurs toujours opposé leur refus de voir sacrifié cet espace naturel dit des Sources, rue des Sesçois. En vue de proposer des solutions alternatives, nous demandons depuis plusieurs années que soit communiquée la liste des parcelles communales et des habitations vacantes. Ce que refuse la majorité.

3- L’illusion environnementale

Enfin comme souvent, la baguette magique environnementale est sortie pour ripoliner d’un vert chatoyant un bétonnage sans vergogne. Pour faire oublier que le projet va saccager 1200 m2 d’espace naturel situé en plein cœur de ville, la municipalité met en avant l’obtention d’une labélisation (BiodiverCity). Qui peut croire une seconde qu’un projet qui va remplacer un écosystème historique par une empreinte bâtie de 600 m2, agrémentée d'autant du surface artificialisée (sans compter les places de stationnement) puisse se prévaloir d’une quelconque plus-value environnementale ? La recherche (et l’achat) d’une caution environnementale, dont le seul objectif est de limiter le massacre, est la dernière preuve d’un cynisme qui hélas ne nous surprend plus.

Devant ce tour de passe-passe et les nombreuses critiques que nous avons déjà formulées, il nous est souvent répondu : « Si vous êtes contre ce projet, c’est que vous êtes contre le projet d’une nouvelle crèche ». Manipulation rhétorique réalisée par de tristes bateleurs ! Force est de constater que ce spectacle va - hélas - encore durer quelques années. Mais les spectateurs sont las…